L’indispensable travail de mĂ©moire đź’ˇ

Nous tenons Ă  nous arrĂŞter Ă  Auschwitz. Bien sĂ»r, ce n’est pas une visite enthousiasmante. Mais elle nous paraĂ®t importante : il s’agit d’essayer de se rendre compte de l’abominable qui a eu lieu, pour ne pas l’oublier et s’assurer que ça ne se reproduise jamais (…).

Ça fait froid dans le dos de voir les rails par lesquels arrivaient des convois de personnes venues de 24 pays, triĂ©es pour ĂŞtre soit envoyĂ©es vers la mort industrialisĂ©e, soit vers l’esclavage qui menait aussi Ă  la mort par Ă©puisement. De voir les bagages, vĂŞtements, et mĂŞme les cheveux de celles et ceux qui ne sont jamais rĂ©partis d’ici. De marcher dans les bâtiments oĂą Ă©taient entassĂ©es jusqu’Ă  10 personnes par couches, sur 3 Ă©tages, se faisant sur elles-mĂŞmes car n’avaient accès aux « toilettes » que quelques secondes par jour.

« À l’Ă©poque il n’y avait pas d’herbe ici. Les prisonniers l’auraient mangĂ©e. »

Le guide nous explique très factuellement les conditions de « vie » ici entre 1940 et 1945, les « expĂ©riences » mĂ©dicales, ainsi que la mĂ©thode d’extermination avec les chambres Ă  gaz. Pas besoin d’aller plus loin que le factuel pour ĂŞtre touchĂ© par l’horreur du gĂ©nocide, dont voici la dĂ©finition : actes commis dans l’intention de dĂ©truire, totalement ou partiellement, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, en tant que tel.


Au total, le nombre de victimes de l’Holocauste est estimĂ© Ă  16,5 millions de personnes. Il s’agit de 6 millions de juifs et juives, et de 5,5 millions d’autres « indĂ©sirables » : les Roms, les Polonais-es et autres Slaves, les personnes handicapĂ©es, homosexuelles, le clergĂ© dissident, les opposant-es politiques, les personnes qui ne se conformaient pas aux normes sociales nazies… Ă€ ce triste inventaire s’ajoutent beaucoup de disparu-es sans traces : ce qui ferait un total de 16,5 millions d’ĂŞtres humains.

Le guide : « C’est incroyable ce qu’il se passe actuellement en Ukraine, Ă  Gaza, pour la population OuĂŻgoure… ».

En 2024, nous arrivons Ă  l’heure des derniers survivants et survivantes de la Shoah. Qui d’autre que nous-mĂŞmes pour se rappeler l’histoire et la transmettre ?
Ă€ l’heure oĂą le fascisme gagne du terrain partout dans les esprits europĂ©ens, souvenons-nous que les fabricants de l’horreur nazie ont Ă©tĂ© Ă©lus. Donc mobilisons-nous.

Le travail de mémoire et les jeunes

Comment transmettre aux jeunes d’aujourd’hui, Ă  la gĂ©nĂ©ration Instagram, le travail d’histoire et de mĂ©moire qui s’est dĂ©veloppĂ© pendant des dĂ©cennies ? L’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse), que Julian connaĂ®t bien, a crĂ©Ă© une cartographie de lieux d’histoire franco-allemande.

« La mĂ©moire, c’est le prĂ©sent. A chaque nouvelle gĂ©nĂ©ration, les perspectives sur les pĂ©riodes historiques et sur les Ă©vĂ©nements passĂ©s changent. Les jeunes s’approprient toujours Ă  leur manière, avec de nouveaux questionnements et de nouveaux centres d’intĂ©rĂŞts, les mĂ©moires sociales qui ont Ă©tĂ© façonnĂ©es et transmises par la gĂ©nĂ©ration de leurs parents et grands-parents. Or aujourd’hui, en France et en Allemagne, les jeunes peuvent de moins en moins interroger les tĂ©moins de la Seconde Guerre mondiale ou les survivants de la Shoah. »

« Plus nous connaĂ®trons l’histoire des lieux oĂą nous vivons ou que nous visitons en France et en Allemagne, mieux nous serons armĂ©s pour un avenir commun et pacifique. » La cartographie prĂ©sente des lieux d’histoire traumatique, mais aussi de luttes collectives ou de rĂ©conciliation et amitiĂ© entre les peuples.

👉 A explorer sur Cartorik.ofaj.org

1 rĂ©flexion sur “L’indispensable travail de mĂ©moire đź’ˇ”

  1. Rouget Anne Marie

    Merci Tatiana et Julian pour ce témoignage poignant.
    Oui, le devoir de mémoire est de toute actualité.
    Bises et bonne continuation.
    Anne Marie
    PS je suis votre blog régulièrement.

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