3 heures en Tunisie 💡

La traversée en ferry aurait pu être l’objet d’un article en soi, car c’était une première expérience pour nous. Nous avons choisi ce mode de transport pour des raisons environnementales (sans qu’il soit idéal – voir plus bas). La durée de la traversée (28h) permet aussi de se rendre compte de la distance et d’observer la Méditerranée. Cela avait pas mal questionné Tatiana de traverser cette mer en tant que touriste, alors que tant de personnes la parcourent en recherche d’un avenir vivable et y meurent.  

Le voyage était une petite aventure :  découverte du (grand) navire avec de la moquette partout, 1ère nuit inconfortable dans la salle commune dédiée à ceux qui ont pris les billets les moins chers, puis discussions amusées avec les voyageurs habitués quand un fort retard est annoncé et qu’on nous offre les repas et la 2ème nuit en cabine.

Mais le point marquant est que notre entrée a été refusée en Tunisie.

Arrivés vers 10h au port douanier de Tunis, nous présentons nos papiers, notre billet retour (c’est obligatoire) et expliquons très brièvement notre projet pour le mois. On nous fait patienter un bon moment, on ne s’inquiète pas car on sait que ça peut être long, et d’autres personnes attendent également. Un autre cyclotouriste, qui se rend en Algérie à vélo, arrive après nous et peut pourtant repartir avant nous. 

À 13h, un homme vient nous voir : « Bonjour, je suis membre de la compagnie de ferry, je dois vous raccompagner au bateau, votre entrée en Tunisie est refusée. » Pardon ?? On essaie de s’adresser à l’officier de la douane, apparemment il faudrait avoir une réservation d’hôtel sur toute la durée de notre séjour pour valider notre entrée. Sauf que nous devons loger chez une connaissance de Julian, et que cette règle n’est pas inscrite sur les sites des ambassades allemande et française (mais apparemment elle existe vraiment). On essaie de négocier : on peut faire une réservation d’hôtel tout de suite ! Ils ne veulent pas. 

Pendant qu’on nous reconduits au bateau qui part dans 20 minutes, on appelle les copains sur place, ainsi que les ambassades. Celle d’Allemagne répond en disant que ce type de situation arrive ces derniers temps et qu’il n’y a rien à faire…

13h30, nous voici dans le bateau qu’on a quitté il y a qq heures, complètement abasourdis. En colère, avec de l’incompréhension, et dégoûtés. Nous devions passer un mois dans le pays, grâce aux connaissances du réseau pro de Julian et aux côtés de l’ami Djé qu’on avait hâte de retrouver ! Il nous attendait dans le logement depuis la veille, et nous avait même préparé le repas… 

Le personnel du ferry est compréhensif, et nous pourrons descendre à l’escale de Palerme, en Sicile, plutôt que de revenir au point de départ près de Rome. Sur le bateau, nous rencontrons Adrian, un allemand qui écoute nos déboires et partage avec nous dattes et grenades qu’il rapporte de Tunisie.

Notre analyse de la situation, c’est qu’on ne peut pas faire de conclusion sur ce refus d’entrée, seulement des suppositions. Climat diplomatique tendu avec la guerre Israël-Palestine, logement prévu (mal) situé dans le quartier diplomatique de Tunis, mauvaise préparation de notre part, et surtout, zèle de l’agent de la douane auquel on a eu affaire…

Toujours est-il que pour une fois, les passeports allemand et français n’ont pas servi de passe-partout. Une expérience qui permet de vivre la réalité de la majorité des habitants de ce monde, car rappelons-le, c’est une chance incroyable de pouvoir passer des frontières sans avoir des tonnes et des mois/années de paperasse à faire. Nous sommes simplement des touristes qui avons dû changer leur programme, notre vie n’est pas en danger. Nous sommes bien sûr dégoûtés de rater la découverte de ce pays et ses habitants ouverts et généreux, et ce temps de voyage avec un ami.

Bateau sur l’eau et bilan carbone

🛳 Si nous avons choisi le bateau plutôt que l’avion pour aller en Tunisie, c’est évidemment pour des raisons environnementales BIEN QUE ce mode de transport est loin d’être neutre et surtout, son impact n’est pas encore assez documenté à cause du manque de transparence des compagnies de ferries. Ce calculateur permet d’avoir une estimation de l’impact carbone d’un voyage en ferry (et cette page de blog pour celleux qui veulent en savoir encore plus).

✈️ Concernant les trajets en avion, cet article du Monde donne des ordres de grandeur… qui peuvent surprendre : « vous voulez compenser votre vol en avion par des écogestes voici combien de temps cela vous prendra« .

🍃🤓👣 On en profite pour encourager toutes les personnes qui nous lisent à faire leur bilan carbone : c’est quelque chose dont on parle souvent mais qu’on ne connait pas vraiment. Le site « nos gestes climat » de l’ADEME est très bien fait et permet de voir quels les aspects de notre vie ont un fort ou un faible impact CO2.
Aujourd’hui, un français ou une française émet en moyenne 10 tonnes de CO2 par an. Il faudrait limiter ce chiffre à 2 tonnes de CO2 par an pour réussir à atteindre la neutralité carbone et à limiter le réchauffement de la planète. Faites le test pour savoir où vous vous situez !

3 réflexions sur “3 heures en Tunisie 💡”

  1. Y’en a d’autres qui réussissent à entrer en Tunisie sans billet retour et sans réservation d’hôtels 😊
    Et je vous félicite pas pour l’impact carbone de vos 3h en Tunisie 😁

    1. C’est là qu’il fait le vieux routier. Mais pas un mot sur le fait que toi aussi tu as failli être refusé et qu’ils t’ont fait attendre deux heures. Tu as oublié ton maillot ou pourquoi tu es revenue ? Ahah ? 🫣

  2. Ping : Santorin, la carte postale décevante – DynaMomente

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